Après la tripartite, la quadripartite : la situation de l’assurance maladie-maternité au cœur des débats

05.05.2022

POSITIONS ET OPINIONS DE L’UEL

Le comité quadripartite se réunit deux fois par an pour faire un état des lieux de la situation financière de l’assurance maladie-maternité (AMM).

Le budget de l’AMM repose sur des estimations du PIB, du taux d’emploi et de l’assiette cotisable des assurés pour soins de santé. A l’heure actuelle, les dépenses en matière de soins de santé et des prestations en espèces pour maladie et maternité évoluent plus rapidement que les recettes, une tendance qui s’est d’ailleurs accentuée ces dernières années. Depuis 2020, les opérations courantes se soldent par un résultat négatif obligeant ainsi à puiser dans la réserve.

Au regard des dépenses structurelles et de certains facteurs externes incertains, comme le contexte économique et sanitaire actuel, une amélioration de la situation financière de l’AMM est difficilement envisageable. De plus, il faut tenir compte des futures discussions au sein du Gesondheetsdësch et des nouvelles prestations qui impacteront davantage la situation financière de l’AMM.

À moyen terme, si la dynamique des dépenses n’est pas infléchie, l’AMM devrait donc s’enliser dans un déficit récurrent de l’ordre de 100 millions EUR par an. Alors que le rapport de l’IGSS sur la situation financière de l’AMM, datant d’octobre 2021, appelle à la prudence sur toutes les actions qui visent un changement structurel, même mineur, de l’organisation de l’AMM.

Dès lors, les défis pour l’AMM sont multiples et l’UEL réitère sa recommandation pour une approche responsable et intégrée, une gestion cohérente du système de santé en privilégiant certaines pistes. Par exemple : la digitalisation, la mutualisation de certains services et compétences, la lutte contre les abus et fraudes systématiques et ceci, dans une optique d’amélioration et de garantie durable des services offerts aux assurés et aux patients.

Enfin, il est dans l’intérêt de toutes les parties prenantes de préserver la soutenabilité de notre système d’AMM pour maintenir l’accès aux assurés aux soins de santé à travers une planification coordonnée dans le domaine hospitalier/extrahospitalier/ambulatoire. Mais également d’éviter toute hausse des cotisations qui ne contribueraient guère à une amélioration du système, mais seulement à freiner à court terme l’effet ciseaux entre les dépenses et les recettes de l’AMM.